J’ai l’honneur de diffuser aujourd’hui l’interview d’un trader professionnel qui officie sur le forex (marché des changes), son domaine de prédilection. Il y a un tel battage publicitaire sur le forex qu’il était intéressant de l’analyser. Bien évidemment, ce type d’investissement est réservé à des personnes aguerries sur le sujet. Sur des produits spéculatifs, le risque est grand; Le rapport entre gain et risque est proportionnel : Plus le risque est grand, plus le gain est important, surtout sur du court terme. Sur ce blog d’investissement qui est CAPITAL STORY, cette notion est à garder en tête surtout pour les néophytes. Mais place désormais à éric du blog forex trading coaching.
Bonjour Éric, avant de parler du sujet qui nous intéresse, je voudrai que tu te présentes en détail pour les lecteurs de Capital story car je voudrais faire partager ta vie qui est pour le moins surprenante et atypique.
Bonjour Jérôme,
En effet, j’ai eu un parcours un peu atypique, surtout pour ma génération. J’ai 56 ans aujourd’hui et quand j’avais 18 ans très peu de français voyageaient. Encore maintenant le nombre de français est très peu élevé ce qui explique qu’on ne payait pas l’extension pour un passeport comme me l’expliquait le consul de France de Canton, en Chine. Les français comme moi qui avaient besoin de le renouveler tous les 2 ou 3 ans étaient très rares…
J’ai commencé a voyager très tôt, A 16 ans j’avais déjà parcouru une parti de l’Europe en stop car j’avais décidé qu’il était possible de voyager sans être très riche. Je faisais des petits boulots au fur et a mesure de mes déplacements.
Mais mes grands voyages ont commencés suite a un accident que j’ai eu en terminale.Je me destinais a la médecine et celui-ci a remis complètement en cause ce projet. Traité aux somnifères pour pouvoir dormir j’avais perdu toute possibilités de concentration et de mémorisation. J’ai donc décidé d’arreter mes études et de partir voyager.
Avec l’argent de l’assurance que j’ai récupéré suite a mon accident, je me suis acheté un billet aller simple sur Jakarta en Indonésie. Pourquoi Jakarta ? L’ile de Java avait un coté mysterieux et c’est peut etre cela qui m’a tenté…
Je ne raconterais pas toute ma vie de voyage car cela prendrait beaucoup trop de place dans cet article. J’ai fait énormément de choses différentes comme photographe free lance en Indonésie ou j’ai couvert en partie la guerre de Timor avant d’être expulsé pour l’Australie, les occidentaux n’avaient pas le droit de se rendre dans cette ile…
J’ai vécu ensuite en Australie, Nouvelle Calédonie et Nouvelle Zélande ou par exemple j’avais importé des représentations de Poulbots (gamins de Paris dessinés par Francisque Poulbot). Ce fut un succès total car personne n’avait rien vue comme cela en Nouvelle Zélande…
Plus tard je suis retourné en Indonésie ou j’ai créé avec plusieurs autres personnes des circuits touristiques. C’était le début des voyages organisés type aventure…
Un moustique a eu raison de ces premiers voyages. J’ai attrapé la dengue, maladie transmise par un moustique. Aucun traitement n’existe encore aujourd’hui pour cette maladie. On en meurt ou on en réchappe. J’ai préféré la deuxieme solution et ceci par deux fois dans ma vie car je l’avais déjà attrapé une fois quand j’étais à Timor et la maladie s’était déclarée a Darwin en Australie.
Rapatrié en France j’étais un peu perdu.Le style de vie me paraissait étrange. Pour me refaire une sante financière j’ai donc décidé de me payer une formation dans un secteur qui m’intriguait, la banque.
Tu as donc travaillé dans une banque en tant que conseiller de clientèle et cette phase de ta vie t’a confirmé dans un choix de vie: l’indépendance.
Après avoir passé les tests et être accepté, j’ai commencé au bas de l’échelle dans une très grande banque. Je suivais en plus de mon travail, des cours intensifs et ai passé les différents diplômes bancaires ce qui m’a fait évoluer très vite pour arriver en tant que conseillé en clientèle privée.
Très vite je me suis rendu compte car ma vision du service ne correspondait pas a celui de la banque. Mes clients me restaient fidèles malgré les changements d’agence. En effet, je défendais leurs intérêts et refusaient de leur proposer les produits bancaires imposés par la direction de la banque… J’ai donc fini par démissionner ne voulant pas me heurter quotidiennement avec ma direction…
Cette épisode de la banque m’a fait découvrir la bourse car j’avais des clients qui boursicotaient énormément et nous en discutions très souvent. Je m’étais monté un petit portefeuille qui évoluait lentement faisant énormément d’erreurs de débutant. Je ne me décourageais pas pour autant, le coté intellectuel de la bourse m’intéressait beaucoup.
Bizarrement, l’argent n’a jamais été mon moteur, sachant qu’il m’était toujours relativement facile d’en gagner.
Par la suite je suis donc reparti en Asie, leur style de vie me convenant mieux. J’ai vécu en Chine, a Macau et maintenant je me suis installé aux Philippines.
Ce pays me convient car les gens sont très gentils et de plus parlent anglais, langue que je pratique maintenant beaucoup plus que le français… Bien sur, rien n’est parfait dans le meilleur des mondes… Aux Philippines il peut y avoir des coups d’états, je me suis retrouvé en plein milieu d’un, a Manille en 1988 quand 500 rebels ont attaqués Makati, le quartier huppé de Manille… Aujourd’hui le pays est plus calme mais dans certaines partie existent des rebelles qu’il vaut mieux éviter…
En plus de tout cela, nous avons une saison des pluies ponctuée par une vingtaine de typhons par ans. Un des derniers a eu des vents de plus de 260 kms/h… Pas sympa quand on se retrouve sur sa route…
On peut rajouter naturellement les tremblements de terre, les Philippines étant a l’intersection de plaques tectoniques.
Naturellement, en lisant ceci, vous allez me prendre pour un cinglé d’habiter dans un tel pays ? Non, je reste quelqu’un de raisonnable avec un minimum de bon sens… J’habite dans une ville au sud des Philippines ou le terrorisme n’existe pas, les typhons ne passent que très rarement au dessus de mon ile et les tremblements de terre sont quasiment inexistant… le paradis ! A 5 minutes de chez moi j’ai une plage avec personne dessus ou presque. La vie est très bon marché. On vit très bien avec 700 euros par mois.
A l’heure actuelle, combien gagnes tu en moyenne par mois?
Aujourd’hui je gagne environ de 2000 a 3000 euros par mois. Je me limite pour éviter de trop passer de temps enfermé devant mon ordinateur et comme je le disais précédemment, l’argent n’ai pas mon moteur, mais il en faut ! Je n’ai pas de couverture sociale et n’aurai jamais de retraite. Une partie de cet argent provient du trading sur le forex et l’autre de la vente de mes méthodes de trading sous forme d’ebook ainsi que de coaching pour quelques uns de mes étudiants.
Pour beaucoup de français c’est une vie difficilement concevable, j’en suis conscient.
Quel a été ton plus gros échec et ton plus gros succès?
En bourse je n’ai pas eu de très gros échecs mais plusieurs de suite au début… Quant aux succes, le plus grand fut certainement quand j’ai réussi a apprendre tout seul l’anglais quand j’étais en Nouvelle Zélande. Au forex, je ne cherche pas les coups d’éclats mais plutôt des gains réguliers…
Abordons plus en détail le sujet de la bourse. Tu continues toujours d’acheter des actions basiques et si oui, quelles stratégies tu as?
J’ai complètement arrêté la bourse classique car le forex est beaucoup plus rémunérateur pour le même effort.
Tu t’es orienté ensuite vers les CFD (Contrat Pour Différence). Peux tu nous expliquer ce contrat et ton expérience sur ce domaine?
Après les actions j’avais opté pour les CFD (contrats pour différences) qui permettent d’avoir un effet de levier plus important qu’avec les actions. Cela signifie donc qu’avec la même somme on peut investir beaucoup plus et donc gagner ou perdre beaucoup plus…
Tu m’as dit par mail que le forex est de loin le marché le plus lucratif. Peux tu nous expliquer en détail en quoi cela consiste et ta stratégie?
Je vis aujourd’hui de trading sur le forex. J’ai mis longtemps a m’intéresser au forex car je ne comprenais pas comment on pouvait gagner de l’argent dans ce marché.
Je suis un autodidacte et il me faut toujours un certain temps pour me lancer dans une nouvelle voie car j’avance en fonction des erreurs que je fais au fur et a mesure.
Au fur et a mesure de mon évolution dans ce domaine, j’ai écris des ebooks pour permettre a d’autres personnes d’accéder à ce marché. Rien n’existe en effet en librairie pour expliquer simplement comment faire pour gagner dans ce marché. On a vraiment l’impression que personne ne veut en faciliter l’accès. Certes, les banquiers ne peuvent être que réticents, leurs pales 3% de rendement maxi pour des comptes épargnes font vraiment sourire… Ceux qui n’y connaissent rien s’en mêlent en disant que c’est très risqué et qu’il vaut mieux rester en dehors que de risquer ces économies. Le mot risque a été lancé! Les français n’aiment pas le risque en général, c’est une realite. Et pourtant, il existe une autre notion, celle du risque calculé. C’est ce que pratique un trader sur le forex. Vous ne pouvez pas gagner a chaque fois, mais vous devez gagner plus que ce que vous perdez. Pour cela il existe de nombreuses techniques, toutes ayant des plus et des moins.
Pour ma part j’ai beaucoup évolué dans ce domaine et pratique des méthodes basées sur l’analyse graphique ainsi que l’analyse fondamentale. A écouter ce jargon on pourrait croire que ce n’est accessible qu’a des initiés ! C’est ce que tout le monde veut faire croire. La réalité est tout autre.
Prenons l’analyse fondamentale. On pourrait penser que pour trader ainsi il faut avoir des titres universitaires de bon niveau… Rien de tout cela. Il ne faut meme pas savoir en détail a quoi correspondent les différentes statistiques que je suis, bien que cela puisse être intéressant pour ses connaissances personnelles mais non pour le trading. Il faut savoir que les traders réagissent en fonction des déviations existantes entre les chiffres devant sortir (suivant un consensus défini par des économistes) pour une statistique donnée et ceux réellement sortant.
Mais le mieux est de prendre un exemple. Une des plus importantes statistique mondiale est le Non Farm Payroll américain. Cette statistique montre la variation (en milliers) du nombre d’emplois en plus ou en moins d’un mois sur l’autre. Pourquoi ces chiffres sont ils si importants ? Dans tout pays, s’il y a plus de personnes qui travaillent, ceux ci pourront donc dépenser et en faire bénéficier tous les domaines économiques. Si l’économie se porte mieux, les taux d’intérêts rémunérant l’argent vont augmenter et attirer des investisseurs. C’est ce qui va décider des grandes banques, des institutionnelles a investir ou non sur le dollar US.C’est pour cela que tous les traders sont en attente de ces chiffres. S’ils sortent nettement mieux que prévu, l’US dollar va se renforcer par rapport aux autres devises et si vous êtes trader dans le forex, en investissant par exemple a l’achat sur la paire USD/JPY (US dollar contre le yen), vous devrez gagner énormément en quelques minutes.
Mais le plus fort n’est pas a ce niveau, pour certaines statistiques, pas toutes malheureusement, vous pouvez intervenir aisément avant la sortie de la nouvelle économique. En effet, en allant dans les calendriers spécialisés sur la sortie des « news économiques » comme Forex Factory par exemple, vous avez le chiffre qui était sorti précédemment ainsi que celui qui est prévu par les économistes. En fonction de la différence entre ces deux chiffres, les traders du forex vont anticiper une hausse ou une baisse d’une paire de devises. Ainsi, le 18/11/10 nous avons eu un excellent exemple de ce principe avec la news GBP- Retail Sales ( annonce traitant des statistiques sur le commerce de détail) que j’ai traité sur mon blog à cette adresse.
Il était possible de gagner 70 pips (le pips etant la plus petite variation sur une paire de devises) en une quinzaine de minutes avant la sortie de la news.Mais pour mieux en comprendre l’intérêt, il suffit de traduire 70 pips en valeur.. 70 pips équivaut a environ 510 euros si vous tradez a un contrat. Certains traders tradent plusieurs contrats par opération, vous imaginez alors les sommes gagnées…Peu de traders ne pratiquent ainsi par méconnaissances. C’est un système que j’ai mis au point suite a de nombreuses observations. Pour cette même annonce, les chiffres sortants n’ont pas permis aux traders de gagner vraiment de l’argent, les chiffres sortants étant identiques a ceux prévu par le consensus des analystes. Pour eux, cette news n’était pas intéressante a trader…
Pour l’analyse graphique c’est aussi simple, tout n’est que visuel, encore faut il savoir quoi regarder… C’est pour cela que j’ai nommée ma première méthode « Visual Forex ».
J’ai vu que tu diversifiais tes revenus en proposant des e-books. Combien te rapportent ces livres virtuels et as tu d’autres sources de revenus?
Il m’est difficile de parler des sommes gagnées avec les ebooks pour certaines raisons qui pourront facilement être compréhensibles… la seule chose que je pourrai dire c’est que ces sommes peuvent en faire rêver plus d’un a savoir que certains furent vendu plus de trente fois le prix d’un livre technique en France…
A part la vente d’ebooks, le coaching et le trading, je n’ai pas d’autres sources de revenus.
Pour un novice qui voudrait investir en bourse, quels conseils de base lui donnerais-tu?
Pour un novice qui voudrait se lancer il y a deux solutions possibles, faire comme moi, de nombreuses erreurs et avec le temps comprendre comment faire ou suivre les cours par un trader. C’est certes payant, mais coute beaucoup moins cher que l’argent perdu par de nombreuses erreurs.
Enfin, l’avantage du forex est aussi que l’on peut s’entrainer gratuitement sur un compte démo avant de passer au réel, je n’ai pas eu cet avantage quand je tradais les actions…
Je remercie Éric d’avoir accordé de son temps personnel pour cette interview. Pour une obligation de transparence que j’ai sur ce blog, il s’est engagé à répondre à vos questions donc si vous en avez…La semaine prochaine, retour d’une interview sur le domaine de l’immobilier. J’aurai le plaisir de diffuser l’interview d’Élise FRANCK qui avait écrit il y a quelques années « comment je suis devenue rentière en 4 ans ». A mercredi prochain…
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